Des silences teignent les sons lourds des splendeurs ; des sentinelles
Qui bombent les torses grondent. Les lueurs de nos mots ourdis
Font l’ire suintante des chants — tremblements blancs de l’échine. Elles,
Stridentes torpeurs méningées, ôtent du bouillon l’engourdi.
Rugissez donc dans vos ventres ! d’où monte l’ocre des spinelles.
Allez donc ! roches d’ombre gorgées au jour tombé bas,
Affecter dans les corps les bonds de leurs ébats :
C’est là, au cœur d’un feu hurlant sous le cratère,
Que les vapeurs lourdes de soufre et d’âpreté
Se mêlent à l’outrance, aux éclats projetés,
Pour forger dans l’âtre l’ouvrage au vers austère.
Les flambeaux en transe, ici, lèvent l’implorant ;
Les élans follets, ici, explosent le pôle ;
Et l’aube en fournaise, ici, couvre mon épaule.
De rouges horizons brunissent des torrents
De verbes : délice requis des fumées blanches
Où l’autre tire des Hespérides les mots,
Ponces oxydées, ceux qu’on désigne jumeaux
De l’esprit — quand ce frère, aux vues maudites, flanche.
Or l’être ébloui, dans ses brumes désorienté — errant —,
Rompu au rythme de ses pensées, se change ainsi en ménure,
Oiseau-lyre. Ces êtres neufs, enfants d’un soleil sidérant,
Surgiront du cœur terrestre et, ornés de leurs enluminures,
Iront sur des reflets vermeils chanter le monde aux étourdis.
Alclan
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